Pour décrire une figure, l'utilisateur communique à Cabri des informations, sous la forme de choix dans les menus et de clics de souris. Cabri conserve en mémoire ces informations, sous une forme ou une autre, puisqu'il peut modifier par la suite les figures de façon dynamique. Mais, contrairement à un traceur de fonctions mathématiques qui laisse accessibles les formules fournies par l'utilisateur, il n'est pas simple de récupérer les indications transmises à Cabri.
Ceci peut devenir très embêtant, que ce soit pour se rappeler les détails d'une construction complexe ou faite il y a longtemps, ou encore pour essayer de comprendre une figure faite par une autre personne. Voyons comment procéder pour récupérer le maximum d'informations.
Ceci nous permet de revoir la construction étape par étape, comme si l'on visionnait un film image par image. D'ailleurs la palette de commande qui est mise à notre disposition évoque les boutons d'un magnétoscope, mais évoque toujours une interface informatique de contrôle de films:
Il est à noter qu'aucun commentaire textuel ne vient éclairer le spectacle visuel qui se déroule devant nous. (Une exception cependant: chaque étape de la construction dans Cabri-Windows est ponctuée d'une brève description.) D'un point de vue pédagogique, on se place ici encore plus au niveau du dessin que de la figure.
Il peut arriver qu'il ne se passe rien pendant plusieurs étapes. Ceci peut être dû au fait que les objets construits ont été rendus invisibles. Dans ce cas, il pourra s'avérer utile de faire un clic sur l'outil Cacher/Montrer avant de lancer la construction pas à pas.
Soulignons aussi que cette reconstruction progressive des figures considère les macros comme des blocs, et ne donne aucun détail sur les objets intermédiaires. On peut contourner cette contrainte en sélectionnant tous les objets de la figure, les copiant, et les collant dans une fenêtre vierge: toute référence aux macros a disparu, et tous les objets sont maintenant énumérés quand on revoit la construction.
Quand on sauvegarde une figure sous la forme d'un fichier Cabri II (TEXT), on peut relire ce fichier à l'aide de tout logiciel de traitement de textes, comme nous le montre l'exemple suivant.
On constate que, bien que lisibles, les indications semblent bien plus destinées à des machines qu'à des humains. Dans ce cas précis, on regrette les premières versions de Cabri (Cabri I) qui mettaient à notre disposition une description compréhensible de la figure (l'énoncé) ainsi qu'une construction pas à pas commentée (l'historique).
L'idée fondamentale dans ProEuclide est qu'une figure correspond à une construction de l'utilisateur. Elle sera donc représentée par un programme, pouvant être exécuté d'une traite ou pas à pas (en mode trace), et un tableau de données (correspondant au cas particulier de la figure qui est représenté visuellement). Mais, contrairement à l'énoncé de Cabri I, ce programme et ce tableau de données demeurent éditables. L'utilisateur aura donc toujours le choix de créer son programme (et le tableau de données correspondant) soit gestuellement (par des choix dans les menus et des clics de souris, qui ajoutent des instructions au programme et des entrées au tableau), soit textuellement (dans un traitement de textes). Nous pensons que chacun de ces deux modes d'interaction a ses avantages et ses inconvénients, et nous avons créé ProEuclide en partie pour rendre possibles diverses explorations de la gestion didactique des possibilités nouvelles qui en découlent.