L'histoire
du mètre
Comment
avons-nous décidé qu’un mètre mesure exactement 100 cm? Ou encore qu’il
s’agissait du 10e d’un
kilomètre? Ce n’est qu’à
la fin du 18e
siècle que nous avons établi notre système de mesure. Cela semble aller
de soi
de nos jours, mais l’établissement de notre système métrique est le
résultat
d’une grande épopée.
Auparavant,
toutes les longueurs
étaient mesurées à l’aide d’une référence humaine.
On
mesurait les objets en pouce, en pied, en toise, en coudée, etc. La
plupart du
temps, on basait ces mesures sur le symbole monarchique de l’époque, le
roi.
Par exemple, si nous désirions mesurer la valeur d’un pouce, on se
référait à
la mesure du pouce du roi. Bien entendu, cela n’était pas universel.
Pensons
seulement
aux échanges entre différentes sociétés ayant des rois
différents.
Chaque pays avait un étalon de mesure différent. Cela a donc amené
plusieurs
sources d’erreurs et de fraudes ce qui a déclenché la nécessité d’une
harmonisation des unités de mesure. Imaginer deux pays qui essaient de
faire un
échange de matériaux. Nécessairement, la quantité échangée ne pouvait
être
équivalente. On se devait donc d’établir un système de mesure stable et
universel basé sur un phénomène naturel plutôt que basé sur la
morphologie d’un
individu. Après maintes réflexions, on en vient à la conclusion que le
calcul
d’un arc de méridien terrestre était la solution la plus simple à
calculer et
la plus universelle. On décida aussi que les sous-unités seraient
toutes basées
sur des multiples de dix. On allait donc établir comme unité de mesure
de base
la longueur du dix-millionième du quart du méridien terrestre.
C’est
à ce moment qu’une grande épopée s’initia afin de mesurer
le plus
précisément
possible un arc de méridien terrestre. On demanda aux astronomes
Jean-Baptiste
DELAMBRE et Pierre-François MECHAIN de se charger de cette mission. Ces
derniers devaient partir chacun de leur côté afin de calculer la
distance entre
Dunkerque en France et Barcelone en Espagne. Cette épopée dura près de
sept ans
alors qu’on pensait que ce travail n’allait prendre qu’une seule année.
Ces
deux astronomes devaient se rejoindre à Rodez en France. Delambre se
chargea de
la partie
nord du trajet et Mechain, de la partie sud.
Ces deux hommes
durent
utiliser la technique de triangulation afin de calculer cette
distance.
Cette
méthode consiste à mesurer tous les angles des triangles chevauchant
une
certaine portion de l’arc du méridien à mesurer et de mesurer un seul
segment plus
petit que la portion dont nous cherchons la longueur. Leur travail fut
parsemé
de plusieurs mésaventures telles que le bris ou la destruction de leur
matériel
et même par plusieurs arrestations. De retour au pays, Méchain détecta
une
incohérence dans ses calculs. La guerre franco-espagnole l’empêcha de
réitérer
ces derniers. Ses erreurs, dû à l’incertitude des instruments utilisés
plutôt
qu’à des erreurs de manipulation, rendirent le mètre trop court de 0,2
millimètre. Méchain tenta de camoufler ses erreurs en faussant les
données ce
qui le plongea dans un trouble psychologique profond le rendant au bord
de la
folie. Ce n’est que deux ans après la mort de Méchain en 1804 que
Delambre
découvrit ce maquillage de résultats alors qu’il réétudiait l’ensemble
des
données.
C’est
en 1799 que le premier mètre étalon vu le jour et devint la référence
officielle du système métrique actuel. On en disposa seize dans Paris
afin que
la population puisse se familiariser avec ce dernier. Aujourd’hui, il
n’en
reste que deux…