Les mathématiques au Québec, de la Nouvelle-France aux
années 1950
De la conquête (1760) à la rébellion de 1837 et à l'Union (1840)
- Le Séminaire de Québec (Thèse de 1775)
- arithmétique élémentaire,
- algèbre et calcul des proportions suivis de problèmes d'algèbre de une à quatre inconnues,
- des énoncés sur les progressions arithmétiques et géométriques descendantes et ascendantes,
- des problèmes d'algèbre du second degré,
- des problèmes sur les alliages, les escomptes directs et inverses,
- des propositions de géométrie élémentaire (jusqu'aux triangles semblables),
- de géométrie pratique et trigonométrie.
- Le Séminaire de Québec (Thèse de 1790)
- L'Algèbre (2 propositions)
- La Géométrie (11 prop.)
- La Trigonométrie rectiligne (5 prop.) et la Trigonométrie sphérique (8 prop.)
- Sections coniques (1 prop.), Parabole (4 prop.), Ellipse (9 prop.), Hyperbole (8 prop.)
- Courbes algébriques (2 prop.)
- Calcul différentiel et intégral (11 prop.)
- La Mécanique (6 prop.)
- Le jet des bombes (2 prop.)
- La Statique (3 prop.), l'Hydrostatique (4 prop.), l'Hydraulique (9 prop.), l'Optique (15 prop.), l'Astronomie (9 prop.), les Pendules (3 prop.)
- Les collèges classiques
- 1765 : Séminaire de Québec
- 1765 : Collège Saint-Raphaël, Montréal (Humanités, 1790 : ajout des classes de philosophie)
- 1803 : Collège de Nicolet
- 1811 : Séminaire de Saint-Hyacinthe
- Puis des vagues de fondations : 1830. 1846-1847 (1900, 1946 et +)
Commentaires (1789) des
marguilliers de la paroisse Notre-Dame de Montréal à Mgr Hubert
de Québec, à propos du collège Saint-Raphaël : ...
qu'on s'y est bien à la vérité efforcé de rendre nos enfants
capables d'entrer dans l'état ecclésiastique, mais que ceux
qui n'ont pas eu cette vocation sont rentrés chez leurs
parents, ignorant entièrement tout ce qui est nécessaire
pour se soutenir et s'avancer dans le monde, que plusieurs
d'entre eux, dédaignant la profession manuelle de leurs
pères, ont cru se ravaler en suivant leurs métiers, et étant
trop âgés pour s'assujettir aux devoirs des écoles
d'écritures, d'arithmétique et autres branches essentielles
pour tout état et particulièrement celui de citoyen, ils sont
devenus des êtres à charge à leur famille, souvent des
objets de scandale à la religion et presque toujours des
membres inutiles à la patrie.
Jean-Moyse Raymond vers 1805
Étudiant au Collège Saint-Raphaël de Montréal
Musée des beaux-arts de Montréal, n° inventaire 2011.206
Classe de philosophie : nom des deux années (selon les livrets d'information) :
- 1790 : Logique : métaphysique, morale, puis Physique, mathématiques
- 1816 : Logique : métaphysique, morale, partie de mathématiques, puis Physique, mathématiques
- 1838 : Mathématiques : algèbre, géométrie, calcul différentiel et intégral, sections coniques, puis Physique, chimie.
- 8e et 7e (préparatoire) : arithmétique
- 6e et 5e : fractions ordinaires et décimales
- 4e : tenue de livre, initiation au système métrique
- 3e, 2e, 1ère : algèbre, notions élémentaires de géométrie
...
Hâtons-nous maintenant d'arriver aux mathématiques. Ici, nous
éprouvons un sentiment d'orgueil pour Québec et pour le pays ;
nous osons le dire, il n'y a peut-être pas sur tout le continent
américain une école de mathématiques qui soit comparable à celle
du petit séminaire de Québec. Toutes les branches des
mathématiques y sont enseignées, telles que l'arithmétique
ordinaire, l'algèbre, la géométrie, les deux trigonométries
rectiligne et sphérique, les sections coniques et les calculs
différentiel et intégral. Tous ceux qui ont été interrogés sur
les différentes parties de cette science ont très bien répondu ;
mais c'est surtout sur le calcul différentiel et sur le calcul
intégral qu'ils se sont distingués ; leurs réponses fermes et
assurées ont dû étonner ceux qui connaissent les difficultés que
l'on éprouve à retenir dans son esprit l'enchaînement
des conséquences qui mènent à la solution d'un problème. Aussi,
c'était cette manière de répondre qui faisait dire, il y a trois
ans, à un étranger distingué, qu'il n'aurait jamais cru qu'il y
eut une école de mathématiques si forte au Canada. Peut-être
cette année son étonnement eut-il encore été plus grand.
(Tiré de Lortie, Léon. 1955, Les mathématiques de nos ancêtres, Mémoires de la Société Royale du Canada, t. XLIX : Troisième série, juin 1955, première section, p. 31-45.)
(Tiré de Lortie, Léon. 1955, Les mathématiques de nos ancêtres, Mémoires de la Société Royale du Canada, t. XLIX : Troisième série, juin 1955, première section, p. 31-45.)
Pourquoi cette plus grande importance des mathématiques ?
- Fin de l'alternance des classes de philosophie (1834)
- Introduction des mathématiques dans les Humanités (1830)
- Mais au-delà :
- Besoins pratiques : pour les professions libérales (ce n'est qu'en 1890 que la philosophie est nécessaire pour entrer dans les professions libérales)
- L'éclectisme dans l'Église catholique : connaître les «ismes » pour mieux les combattre
Ratio
Studiorum (jésuites, 1832) La
nécessité des temps exige qu'on donne plus d'importance
qu'autrefois aux sciences physiques et mathématiques. Jamais,
d'ailleurs, la Compagnie n'a regardé ces études comme
étrangères à son Institut, et nous n'avons pas le droit de
négliger des matières qui sont si fort estimées de notre temps
et sans lesquelles nos écoles ne sauraient soutenir leur
honneur ni répondre à l'attention générale. Que si l'on a
beaucoup abusé de ces sciences contre notre sainte religion,
c'est un motif, pas pour les abandonner, mais bien au
contraire pour que les nôtres s'y adonnent avec d'autant plus
d'ardeur, afin d'arracher les armes aux ennemis et d'employer
à la défence de la vérité les moyens dont ils abusent pour la
combattre.
- Révolution industrielle
- Quelques hommes :
- Jérôme Demers (1765-1853) à Québec, physique, architecture, conseiller politique
- François Desaulniers à Nicolet (Il va étudier à l'étranger, à l'université Georgetown près de Washington en 1833-1834), enseigne jusqu'en 1856.
- Isaac Desaulnier à Saint-Hyacinthe (Il va étudier à l'étranger, à l'université Georgetown près de Washington en 1833-1834), enseigne les sciences jusqu'en 1840 (puis la philosophie).
- John Holmes (et son voyage en Europe pour, entre
autres, équiper les laboratoires des collèges classiques)
Costume des étudiants du Séminaire de Québec vers 1850
Illustration tirée de l’album de Jacques Viger, Souvenirs Canadiens, conservé à la Bibliothèque de Montréal. 1992-508-3
Source : Michelle Boudreau-Picard, France Hervieux, Claude St-Jean, Un symbole de taille, La ceinture fléchée dans l’art canadien, Musée d’art de Joliette, 2004.
Isaac Desaulniers, du
Séminaire de Saint-Hyacinthe, vers 1851
François Desaulniers, du séminaire de Nicolet
François Desaulniers, du séminaire de Nicolet
- Le mélange des élites anglaise et française : les sociétés scientifiques mixtes, la force des élites séculières.
Au Québec
Évocations
- Chronologie
- Haute antiquité
- Grèce hellénique
- Grèce hellénistique
- Monde arabo-musulman
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- Bas Moyen Âge
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- XVIIIe siècle
- XIXe - XXe siècles