Cabri est un logiciel au fonctionnement habituellement très naturel. Pourquoi devrait-on chercher à scruter son fonctionnement interne ? Nous nous intéresserons à trois types de raisons : d'abord pour expliquer certains de ses comportements qui peuvent surprendre au premier abord ; ensuite pour remédier à certaines lacunes de ce logiciel (par ailleurs formidable) ; et enfin par intérêt mathématique et algorithmique. Comme ce fonctionnement interne ne nous est pas directement accessible, nous exposerons des modèles explicatifs et vérifierons leur pouvoir prédictif sur des exemples choisis.
Précisons tout de suite que le sujet d'étude est Cabri lui-même (ou en fait tout autre logiciel de géométrie dynamique), et non un thème mathématique éclairé par Cabri. Plus particulièrement, nous nous intéresserons à la portion de Cabri qui correspond à la géométrie euclidienne synthétique. À moins de mention expresse du contraire, nous désignerons par "Cabri" le logiciel Cabri-géomètre II, version 1.1.8, sur Macintosh.
Dans ce qui suit, nous examinerons certains choix faits lors de la création de Cabri-géomètre, et nous discuterons de choix alternatifs possibles. Pour illustrer concrètement notre propos, nous avons mis au point une maquette que nous avons appelée ProEuclide (le "Pro" pouvant signifier " pour ", " professeur " ou " programmeur ", mais surtout pas " professionnel "). Ce mini-logiciel de géométrie dynamique nous permettra d'explorer des choix différents de ceux qui sont faits par Cabri et d'expérimenter concrètement les conséquences de ces choix. Il s'agit donc d'un outil de recherche, et non d'un logiciel destiné à concurrencer Cabri, dont il n'a pas la rapidité d'exécution, la convivialité d'interface, ni la richesse de fonctionnalités.
et nous terminerons par quelques mots sur ProEuclide.