Atteindre l'inaccessible : Les mathématiques dans l'histoire

Médecine

Autour de 1830, date charnière dans le domaine de la médecine, on remet en cause la médecine traditionnelle qui n'a pratiquement pas évolué depuis les Grecs.

Vaccination et médecine en perdition (soigner les malades avant 1830)

L'avènement des statistiques portera un coup décisif à cette médecine traditionnelle. Ainsi, à partir de 1789, Benjamin Rush, médecin américain, développe une théorie unitaire de la maladie. Selon sa théorie, toute maladie devait être guérie par des purges ou des saignées. Rush croit qu’en affaiblissait le corps, on limite les convulsions. Dans les années 1820, on démontre statistiquement que ces traitements sont de fait inutiles sinon nuisibles. La mise au ban de ces traitements provoque une profonde crise de confiance en la médecine officielle. Plusieurs s’orientent vers des médecines alternatives. Ce désarroi profite aux charlatans de toutes sortes. En réaction, les médecins s’organisent et réussissent à faire en sorte que la pratique de la médecine soit réglementée par les états. Ne pourra pratiquer la médecine que ceux qui auront satisfait aux exigences de la profession et qui auront été agréé par l’état.

Tout n'est pas négatif à la fin du XVIII^e siècle. L’idée d’inoculation est originaire d'Afrique. On avait remarqué que certains Africains étaient moins sujets à la variole. Ces derniers, dès leur enfance, se badigeonnaient avec des galles d'animaux infectés. Cette technique est instaurée en Europe à partir de 1721 et le taux de réussite est étudié de façon statistique. Elle sera améliorée par Edward Jenner en 1798 alors qu'il remplace l'injection du virus de la variole par celui du "cow-pox". L'immunisation devient alors permanente.

Le mot vaccin vient du latin vacca qui veut dire vache.

Le besoin de collecter des données. Par exemple : Taux de mortalité due au choléra en 1849 à Londres, selon l'altitude par rapport à la Tamise.

Importance de l'espérance de vie pour décider où sont les problèmes de santé publique.

Exemple : en 1843, l'espérance de vie à la naissance est :

• À Surrey : 45,1 ans
• À Londres : 36,7 ans
• À Liverpool : 25,7 ans

Les années 1830-1840 sont celles où apparaît clairement l'importance des graphiques pour représenter de façon condensée les données issues des statistiques.

Sur le modèle de l’inoculation observée en Afrique, Pasteur développe vers 1880 des vaccins contre le choléra et contre la rage. Le succès rencontré, très publicisé, provoque des recherches intensives pour trouver des vaccins pour d'autres maladies.

Vers 1880, la médecine prend un virage et devient efficace avec la découverte de l'importance de l'hygiène et les travaux de Pasteur sur la vaccination. Dans les hôpitaux, jusqu’alors pas très propres, les opérations étaient souvent suivies de complications à cause des infections. Suite à l'aseptisation des salles d'opération, le taux de réussite augmente instantanément de façon très significative. Dans les villes, la mise en place de programmes d’hygiène publique et l'utilisation extensive des vaccins améliorent nettement l’état de la santé publique. On peut observer les impacts de ces mesures en étudiant les statistiques suivantes relatives à l'Angleterre:


En 1920, la médecine devient la science par excellence. Elle a retrouvé la confiance de la population. La méthode scientifique, telle que décrite quelques décennies plus tôt par Claude Bernard, est perçue comme ouvrant les portes à un progrès sans limites.